Je m’attelle aujourd’hui à un petit article concernant l’utilisation d’un CMS pour un Intranet, ou encore dans un cadre suffisamment fermé pour ne pas pouvoir faire ce qu’on veut avec son serveur.
Je vais ici vous apporter mon point de vue sur Drupal, Joomla et WordPress, 3 CMS que je pratique régulièrement en tant que Webmaster.
Et d’ailleurs vous savez quoi ? Je vais déjà éliminer WordPress, pourtant mon favoris !
En effet, WordPress est un CMS excellent pour un site unique (même si la gestion multi-site existe).
La force de WordPress est sa communauté, ses nombreux thèmes et extensions. Mais dés lors que vous souhaitez éditer à plusieurs, dans un environnement intranet (sans connexion internet), on se rend compte que WordPress n’est pas conçu pour une entreprise de grande envergure.
De toutes façons, ce point de vue est rapidement partagé par de nombreux comparateurs et encore une fois, WordPress reste numéro un sur la toile car il est LE CMS pour les blogs et site de petites structures (pro ou familiales).
Restent donc Joomla et Drupal. 2 CMS taillés pour le multi-sites et pour un environnement éditorial conséquent.
Dans mon entreprise, on utilise donc Joomla et Drupal et je suis amené à utiliser les 2.
Ma vision de Joomla :
Joomla tire sa force d’une très forte communauté. Son code source est particulièrement bien développé et on peut d’ailleurs lire le point de vue (objectif ?) d’un développeur ici même.
Joomla s’appuie aussi sur de nombreuses extentions à la manière de WordPress qui permettent d’améliorer significativement l’expérience utilisateur. Coté visuel, Joomla permettra certainement de faire un site agréable à voir bien plus rapidement que Drupal.
Mais sa force est aussi sa faiblesse en milieu clos. Il faut sens cesse le mettre à jour et veiller à la compatibilité des extensions et leur maintient.
On obtient aussi rapidement une usine à gaz lorsqu’il faut donner des droits à des dizaines de personnes dans des catégories différentes et parfois croisées.
Associer un référentiel documentaire à un site n’est pas chose aisée car il faut faire cohabiter des fichiers publiés avec des droits particuliers associés à des groupes utilisateurs pas toujours reconnus d’extensions en extensions.
A ce jour, je laisse tomber Joomla pour mon plus gros site et je le conserve pour les portails plus simples avec moins de contenu éditorial et surtout moins d’utilisateurs.
Pour finir, le cycle de vie d’un Joomla est de 5 ans avant de sentir grandement le besoin de tout remettre à plat.
Ma vision de Drupal :
Au départ, on me l’a imposé au détriment de Joomla. Son cycle de vie étant plus long, il est plus simple de le maintenir dans le temps. Mais en tant que webmaster, il faut tout refaire et Drupal n’est pas Joomla ! C’est beaucoup plus compliqué !
Dans mon entreprise, on utilise Drupal en multisite et on m’impose aussi les modules. Car on ne parle plus d’extensions mais de modules. Un simple vocabulaire ? Pas vraiment.
Car la structure de Drupal est modulaire. Ses modules agissent sur des fonctions de Drupal et la suppression d’un module ne supprimera pas ce qui est en place. Certes, cela figera surement la fonctionnalité mais ce qui aura été créé sera là. Par ailleurs un autre module pourra prendre le relais. Il faut donc s’assurer au départ de la version du module pour la version de Drupal.
Vient ensuite la construction du site. Sous Joomla, on a du « très beau » mais la « customisation » est difficile sans mettre les mains dans le code. Le témoignage du codeur en suivant le lien dans le paragraphe ci-dessus l’évoque très bien : les webmasters ne sachant pas coder sauront apprécier la modularité et les vues proposées par Drupal. Justement !
Vient ensuite un aspect qui m’a séduit : La taxonomie.
On ne parle plus de catégorie d’articles et de tags. Sous Drupal cela n’existe pas. Biensûr, ce concept est possible sous Joomla ou WordPress, mais pas sans extensions.
Drupal s’appuie sur des vocabulaires que vous définissez. Cela peut correspondre aux différents bureaux ou pôles de votre entreprises. Cela formerait un premier vocabulaire.
Puis les différents types de documents que vous souhaitez publier feraient un autre vocabulaire.
Voyez-ça comme des tags mais auxquels vous pourriez faire appels dans des vues spécifiques et dans des contenues précis avec des droits particuliers.
Drupal définie aussi des types de contenus où vous imposez – ou pas – des champs à remplir. Un type de contenu « note interne », « article avec image », « flash info », « newsletter » serait alors associé à des vocabulaires définis pour compléter de quoi parle ce contenu et qui peut le rédiger.
Pour finir, vous définissez des vues pour afficher tout ça. Et là encore, il suffit de choisir quel type de contenu avec quel taxonomie. Ces vues s’insèrent ensuite dans des blocs existant en fonction de votre thème.
Au bilan, sans ajouter mille et une extensions, vous aurez un coeur éditorial robuste et maitrisé, souple à utiliser (pour les données).
En revanche, vous vous taillerez les veines (désolé pour l’expression) pour l’aspect graphique. Il est difficile de faire du très beau sans passer des heures et c’est assez déplorable.
Vraiment, je peste encore pour des simples menus quelque peu « designs »…
Alors ?
Et bien, si c’est votre métier et que vous êtes payer pour passer des heures sur votre CMS; si vous êtes limités par la sécurité informatique et/ou n’êtes pas connectés à Internet aisément, alors Drupal reste une alternative robuste pour un CMS puissant et modulable !
En revanche, si votre entreprise possède une hiérarchie éditoriale simple (et sans workflow), et que vous avez accès à la communauté Joomla directement, alors peut-être que l’aventure Drupal sera inopportune et que Joomla sera votre CMS.
Et si vous êtes programmeur pour un CMS, fuyez Drupal qui reste une usine à gaz !
Vous êtes déçu et pensiez trouver la réponse dans cet article un peu différent des autres ?
C’est justement que pour un avantage trouvé dans un CMS, vous trouverez aussi un inconvénient dans ce même CMS.
Même sans être accroché à une communauté, ni sponsorisé, difficile d’être objectif pour ce choix.
Drupal est une aventure séduisante dans sa manière d’aborder la publication, les contenus et leur mise en page. En revanche, contrairement à Joomla ou WordPress, on ne sait pas par où commencer.
Quant à Joomla, c’est l’inverse ! En peu de temps, vous aurez votre CMS opérationnel et séduisant. Mais l’ajout de fonctionnalités transformera votre CMS en usine à gaz jusqu’à pester sur le bordel créé par ces multiples extensions.
Pour moi, ils sont ensembles sur le podium et c’est bien votre projet et le temps que vous y consacrerez qui définira quel CMS vous devez choisir.
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